La douleur chronique est fréquente, souvent invalidante et envahissante. Comment les médecins de la douleur composent-ils avec les nombreuses incertitudes qui l’entourent ?
L’essor des technologies de surveillance redéfinit l’approche sécuritaire sous l’influence d’enjeux économiques. Partout où elle s’installe, cette surveillance dopée aux nouvelles technologies soulève la question de dérives liberticides.
Le film que Walter Salles consacre à la disparition de l’ancien député Rubens Paiva a provoqué de nombreuses polémiques. Il est surtout un acte de mémoire dans le long chemin que le Brésil parcourt pour se rendre justice.
Alors que tant de pays du monde se tournent vers des extrêmes droites populistes, ce sont des exigences d’intégrité morale, de justice sociale et de démocratie directe qui se font entendre dans ce pays des Balkans, embrasé depuis l’automne par une révolte qui n’en finit pas de s’étendre.
Exécutions et violences extrêmes sur les esclaves fugitifs, duels et homicides entre colons rarement condamnés, bannissement des individus qui dérangent l’ordre colonial, expérimentation des bagnes… Un siècle de pratiques judiciaires est examiné avec minutie dans le cadre spécifique de l’empire colonial français.
La parturition est un sujet presque absent de l’histoire picturale. Quelques planches et toiles émergent néanmoins de ce silence et nous livrent le regard d’artistes masculins, partagés entre fascination et effroi devant la souffrance de la mise au monde.
Nous ne voulons pas voir nos déchets, nous voulons à peine y penser, mais ils ont pourtant beaucoup à nous dire : sur nos manières, sur nos vies et plus encore sur ce que nous faisons aujourd’hui de notre monde.
Comment les enfants construisent-ils leur identité raciale ? À partir d’une enquête inédite sur les enfants issus de couples dits « mixtes », Solène Brun explore les processus de racialisation au sein des structures familiales.
Pour garantir un véritable choix aux travailleurs handicapés, des aides durables pour adapter les postes à leurs besoins et capacités devraient être accessibles à tous les employeurs, et pas seulement aux établissements spécialisés.
Était-on, avant le XIXe siècle, moins attentifs à la douleur qu’aujourd’hui ? Rien ne permet de le penser. Les écrits médicaux du XVIe au XVIIIe siècle montrent qu’on n’y était pas indifférent et qu’on cherchait, le plus possible, à la soulager.
En se plaçant à hauteur d’enfants, Camille Mahé démontre que la perception du Second conflit mondial par les plus jeunes a été différente de celle des adultes.
Les outils d’évaluation de la douleur de l’enfant semblent parfois conduire à la sous-estimer. Quels sont les mécanismes à l’œuvre dans cette sous-estimation ? Que révèlent-ils de notre rapport à l’enfant ?
Une vague de douleurs aiguës ou chroniques s’abat aujourd’hui sur le monde, dont les effets dévastateurs ne peuvent plus être ignorés. Ce dossier revient sur la longue histoire de cette face souvent refoulée de la vie humaine et ses implications sociales.
Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, alors que le pouvoir monarchique s’affirme sur le territoire français, les cours d’eau du Bassin parisien restent l’objet de négociations entre différents acteurs contraints de se coordonner.
Aux services publics impropres à répondre aux défis démocratiques actuels par leur dimension verticale, Thomas Perroud oppose, dans une perspective juridique ouverte aux sciences sociales, le potentiel critique des communs.
Avocate, militante féministe et figure de l’opposition syrienne, Dima Moussa plaide pour une transition politique inclusive, l’instauration de véritables institutions démocratiques et la nécessité d’un débat national ouvert à toutes les composantes de la société syrienne.
Bernard Manin voyait en Montesquieu un philosophe politique attentif à la pluralité des formes politiques et à la manière dont celles-ci peuvent, dans les régimes modérés, empêcher les abus de pouvoir. C’est bien pour cela qu’il fallait, expliquait-il, continuer à lire ce philosophe des Lumières.
L’objectif « Zéro artificialisation nette », ou ZAN, suscite de nombreux débats, souvent très techniques. Pourquoi empêcher les villes de s’étendre sur les espaces naturels, les forêts et les terres agricoles ? S’agit-il comme l’affirment certains élus d’une mesure « ruralicide » ?
Entre distance et proximité, l’État (colonial ou national) a toujours su maintenir une relation complexe et ambiguë avec la religion en pays musulman, comme le montre l’enquête approfondie de M. Zeghal.
Les pratiques vestimentaires nous font percevoir combien la société dans laquelle nous vivons nous modèle, jusque dans nos goûts et dégoûts, selon la classe et le genre.
Comment les industries numériques transforment-elles nos esprits et nos sociétés ? Est-il possible de produire l’IA de manière collective, afin d’échapper à l’emprise des sociétés privées qui les mettent en pratique de manière opaque ?
Il convient de dépasser la seule prévention des risques professionnels pour aller vers un travail soutenable qui permette à tous d’apprendre, de construire son parcours et de prendre en compte les besoins des personnes et des collectifs sans compromettre les besoins des générations futures.
L’école est obligatoire et elle est pleinement justifiée à l’être. L’autorité éducative n’est nullement une atteinte à la liberté, si elle s’attache à développer les capacités, plurielles, des élèves.
Alors que les pouvoirs publics semblent pour l’instant vouloir privilégier l’incitation plutôt que la contrainte pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les économistes développent des outils de plus en plus performants pour mesurer l’efficacité de ces politiques.
Les salafistes envisagent l’islam comme un système de vérité englobant : aucun élément de la vie ne doit lui échapper. Stéphane Lacroix décrypte et historicise cette conception, qui s’étend du loyalisme au djihadisme.
Dans un essai stimulant et informé, Sandra Hoibian réfute la thèse d’une fragmentation de la société française et propose une réflexion pour mesurer une notion floue, la cohésion sociale.
Les inégalités salariales entre femmes et hommes se réduisent très peu. Il est urgent d’appliquer le principe juridique d’un salaire égal pour un travail de valeur égale, en comparant les emplois à prédominance féminine et masculine, en entreprise ou lors des négociations des classifications professionnelles de branche.
Ici, les concurrents risquent leur vie de plein gré, sans qu’il soit jamais question de morale ni d’idéal commun. Le corps-à-corps a remplacé la délibération. À l’heure où le président sud-coréen tente de balayer l’opposition démocratique, la politique rejoint la fiction.
Le racisme se fonde sur une conception fausse et idéologique de la race, qui ne correspond pas à la réalité. Une autre définition de la race est pourtant possible, qui n’introduise aucune hiérarchie entre les groupes.
Renforcer la participation des salariés au conseil d’administration leur permettrait de davantage peser sur la définition des grandes orientations stratégiques de l’entreprise – à l’image des pratiques en vigueur dans près de la moitié des États membres de l’UE.
S’il s’est professionnalisé et développé depuis les années 1970, le théâtre palestinien bénéficie du soutien économique et logistique de l’Europe, lequel a des conséquences esthétiques et politiques.
Face aux effets négatifs des horaires de travail atypiques ou flexibles imposés, des solutions d’organisation à l’échelle des collectifs de travail permettraient un meilleur contrôle des salariés sur ces horaires, afin de limiter les absences et d’améliorer l’attractivité.
Dans un ouvrage récemment paru en Allemagne, Onur Erdur analyse le rôle souvent inaperçu du contexte colonial sur la pensée de plusieurs auteurs français de premier plan. Une entreprise éclairante, même si elle ne manque pas elle-même d’angles morts.
En juin 1942, la « nuit fantastique » de Bir Hakeim, fait d’armes modeste en soi, devient un événement d’envergure mondiale, redonnant espoir à ceux qui refusaient d’être d’éternels vaincus. La guerre du désert, vue au plus près.
Peut-on comprendre le nazisme de l’intérieur, du point de vue de ses partisans ? C’est la tâche que se sont fixée trois spécialistes de la période.
Le retour de milliers de Palestiniens sur leur terre après les Accords d’Oslo a suscité une abondante littérature, en partie autobiographique. Loin de célébrer les retrouvailles, elle porte la marque d’un déchirement. Comment dire la patrie, lorsque l’on ne la reconnaît plus, et se dire quand on est pour toujours un exilé ?
L’idéalisme hégélien semble étranger à l’approche empiriste. Hegel a pourtant su reconnaître dans l’empirisme britannique un refus essentiel de l’abstraction, tout en critiquant sévèrement les impasses de la compréhension de l’expérience.
Entre ordre et transgression, critique sociale et fascination pour l’étrange, l’image de la folie dans l’art modifie le regard porté sur la marginalité. Du Moyen Âge au romantisme, de la fête des fous à l’enfermement, les représentations reflètent autant de regards sur l’insensé.
Dans un essai à la forme composite, Jean-Claude Schmitt poursuit son étude des images médiévales, une étude aussi sémantique et historique que plastique sur la manière dont l’Occident médiéval pense l’image et parfois pense par l’image.
Le pilori a longtemps été considéré comme une peine typiquement médiévale avec toutes les connotations négatives traditionnelles. À l’aune d’une lecture anthropologique, la condamnation au pilori apparaît comme un outil et surtout un rituel, permettant à la société urbaine de se reconstituer.