Une lumineuse enquête de sociologie politique restitue les modes de vie et les représentations subjectives d’électeurs ordinaires du Rassemblement National dans le Sud de la France. Elle met en lumière les ressorts racistes du vote pour ce parti.
Dossier / Ce que l’extrême droite fait au monde
À propos de : Félicien Faury, Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite, Seuil
Une lumineuse enquête de sociologie politique restitue les modes de vie et les représentations subjectives d’électeurs ordinaires du Rassemblement National dans le Sud de la France. Elle met en lumière les ressorts racistes du vote pour ce parti.
Dans un livre ayant fait grand bruit, à très juste titre au regard de sa pertinence dans le contexte électoral et de sa qualité intrinsèque, Félicien Faury restitue magistralement une enquête réalisée pendant plusieurs années dans le sud de la France. Cette enquête a consisté à étudier les ressorts du vote pour le Rassemblement National à partir des logiques sociales, résidentielles et relationnelles dans lesquels il s’inscrit. Pour ce faire, il a adopté le parti de l’enquête qualitative et d’entretiens peu ou non directifs, laissant libre cours aux associations de pensée et aux principes de vision et de division du monde social de ses enquêtés, rencontrés sur différentes scènes sociales. Sans chercher à décrire le monde social dans l’objectivité de ses caractéristiques, ce sont les cartes mentales, les perceptions subjectives, dotées d’une efficacité sociale propre, qui intéressent l’auteur : la perception de son quartier par un commerçant ; la perception de l’environnement scolaire de ses enfants d’une mère de famille ; la perception de l’évolution de la fréquentation d’un café de centre-ville, etc.
Les ressorts du vote Rassemblement National sont ainsi expliqués à partir de l’environnement social au sein duquel il s’inscrit. Cette méthode qui ancre l’analyse de la politique dans les situations les plus ordinaires permet d’éviter de reproduire et de redoubler, dans le dispositif d’enquête, les phénomènes de mise à distance à l’égard du champ politique qui caractérise une grande partie de la population. Deux résultats principaux apparaissent, qui sont étroitement liés entre eux : la prééminence du racisme dans les déterminants du vote pour le Rassemblement National et son ancrage quotidien dans une critique de la redistribution par l’impôt et les prestations d’assistance ; la mise en lumière de formes de dépossession spatiales et culturelles. Un des résultats majeurs du livre est de souligner que, même si les inégalités économiques sont d’une ampleur beaucoup plus considérable, les distances culturelles, objectivement moins grandes, sont plus blessantes et plus déterminantes dans l’adhésion au Rassemblement National.
Le livre de Félicien Faury développe une thèse simple, qui va à l’encontre du discours ambiant : les ressorts racistes sont primordiaux dans le vote pour le Rassemblement National. Contestée par des travaux récents (dont ceux de Julia Cagé et Thomas Piketty [1]), cette thèse est pourtant solidement confortée par des analyses quantitatives (comme celles de Nonna Mayer [2]).
Cette méthode révèle la centralité des ressorts racistes du vote RN. Par « ressorts racistes », il faut entendre non des comportements ou représentations individuelles, mais bien un processus d’assignation conduisant des membres du groupe majoritaire, notamment des membres appartenant aux classes populaires ou aux classes moyennes fragilisées, se sentant menacés dans leur intégration à ce groupe, à instaurer une relation sociale asymétrique permettant de minoriser les « autres » (« musulmans », « arabes », « turcs » principalement). Quatre opérations de fixation, essentialisation, altérisation, hiérarchisation (p. 20) sont à la source du pouvoir fantasmé que la racialisation octroie à ceux qui la déploient et qui souhaitent la voir mise en œuvre dans le droit positif par l’accès au pouvoir du vote RN.
La centralité du rejet de l’Islam apparaît ainsi saillante, que celui-ci soit revendiqué à travers des signes tels que le voile, d’une manière alors considérée comme agressive, ou au contraire maintenue dans une discrétion considérée comme hypocrite. À leurs yeux, les musulmans ont toujours tort. Les enquêtés sont animés par le (res)sentiment vis-à-vis de ce qu’ils perçoivent comme une altérité radicale et envahissante sur différentes scènes de la vie ordinaire : cafés, services sociaux, école. Celle-ci apparaît comme un point de fixation dans la mesure où elle permet de retrouver un entre-soi blanc en général hors d’atteinte pour ces groupes de catégorie populaire ou moyenne.
Les réflexions de Colette Guillaumin, Frantz Fanon, mais aussi le sociologue étasunien W.E.B. Du Bois organisent une argumentation précise, attachée à cerner les différentes manifestations d’un rapport social structurel et systémique dans la racialisation (et l’exacerbation) des frontières sociales et morales autour des prestations sociales, mais aussi dans le rejet de l’Islam et de ses signes ou au contraire dans la volonté de se rattacher à la couleur (« blanche ») du groupe majoritaire. Sur cette question, l’ouvrage apporte une analyse particulièrement convaincante, dans la mesure où elle cerne des dynamiques du vote irréductibles à la seule fragilité sociale et saisit les processus d’assignation qui s’expriment.
L’étude de Faury se centre sur des ménages de classes populaires stables ou de classes moyennes plus ou moins fragilisées (indépendants, petits commerçants, pompiers), proches de ceux qu’on a caractérisés comme « petits-moyens » [3].
La méthode qualitative et ethnographique du livre permet de faire ressortir les investissements affectifs et subjectifs des situations et relations sociales (la perception de son quartier par un commerçant ; la perception de l’environnement scolaire de ses enfants d’une mère de famille ; la perception de l’évolution de la fréquentation d’un café de centre-ville, etc.). Sans chercher à décrire le monde social dans l’objectivité de ses caractéristiques, ce sont les cartes mentales, les perceptions subjectives, dotées d’une efficacité sociale propre, qui intéressent l’auteur. Le livre met ainsi en lumière une situation de dépossession sociale, au moins sur trois plans, celui du temps, de l’espace et de la culture. La dimension la plus structurante, et peut-être la plus généralisable [4], est celle qui met en lumière l’insécurité vis-à-vis de l’avenir qui ronge les électeurs ordinaires rencontrés. Cette insécurité sociale diffuse et très largement ressentie par les enquêtés permet de comprendre leur rejet de la fiscalité, sur laquelle se concentre leur ressentiment :
Si tous ont le sentiment de s’en être ‘sortis’, de n’être, comme je l’ai souvent entendu, ‘pas à plaindre’ ni ‘dans le besoin’, tous conçoivent également leur situation économique comme ne permettant pas d’envisager l’avenir avec sérénité (‘avoir les reins solides’ comme dit Christophe), qu’il s’agisse de faire face à d’éventuelles difficultés financières ou d’accidents de la vie, ou de répondre à des aspirations qu’ils jugent légitimes (être propriétaire, financer la scolarité des études de leurs enfants, etc. ») (p. 20).
Ce sentiment de l’avenir dégradé permet de faire ressortir la tension entre aspirations et condition, entre souhait de stabilité et d’ascension et menace de déclin ou de déclassement.
Un autre aspect particulièrement saillant et bien restitué dans l’analyse relève de la dépossession spatiale et territoriale de ces groupes. La région enquêtée est en effet marquée par une économie de l’enrichissement [5] où des élites parisiennes ou internationales accaparent les espaces les plus prisés, les privatisent et les patrimonialisent, à leur profit. S’ajoute à cette dépossession par en haut, une dépossession par en bas : les classes moyennes et populaires se rattachant ou souhaitant se rattacher au groupe majoritaire se voient rattrapées, envahies par des minorités « visibles » dans l’espace public. Cette double dépossession spatiale, particulièrement aiguë du fait des processus régionaux de valorisation d’un foncier désirable, constitue une autre clé de lecture particulièrement intéressante :
Ces installations attisent chez les électeurs RN le sentiment d’une dépossession ‘par le haut’ à la fois économique (par les prix) et culturelle (par les modes de vie). (p. 87)
Enfin, Faury met en lumière le ressentiment particulier vis-à-vis des élites culturelles, qui tiennent leur statut et leur prestige du diplôme plus que de la réussite économique, aussi convoitée que dénoncée lorsqu’elle est jugée excessive ou disproportionnée. Une expérience collective, qui se réclame d’un savoir du monde social, oppose celui-ci aux leçons des savants. L’inertie des verdicts et jugements scolaires, la force des classements subis à l’école, la rémanence de l’humiliation liée à la violence symbolique du système scolaire apparaissent comme les ressorts les plus saillants d’une détestation des élites culturelles :
Leurs représentations du monde social font ainsi apparaître, telle une carte anamorphosée, un hiatus entre les appréhensions subjectives des écarts sociaux et les distances de classe réelles. Tandis que de petites différences en termes culturels deviennent particulièrement marquantes et clivantes, la critique des dominants économiques apparaît bien moins saillante, ou en tout cas bien plus restrictive, alors que les écarts de niveaux de vie avec eux sont bien plus béants. (p. 191)
Ce type de décalage entre aspirations à appartenir au groupe majoritaire et impossibilité matérielle de sécuriser un entre-soi blanc apparaît central dans la démonstration : c’est parce qu’elles sont menacées dans leur appartenance que les catégories étudiées politisent la frontière raciale, pour en tirer des dividendes symboliques et matériels (p. 222).
Le livre de Félicien Faury est une remarquable réussite : par la qualité et la clarté de l’écriture, par l’ampleur du matériau et la précision de sa restitution, mais aussi par la capacité à analyser et interpréter ces résultats à l’aune d’une grille d’analyse faisant des processus de racialisation des dynamiques sociales d’ensemble.
La richesse du livre invite à souligner plusieurs pistes de prolongements. Le premier est d’inviter à articuler les résultats nationaux avec des analyses transnationales du populisme et des enjeux d’intégration inhérents aux votes qui s’y rattachent. Quels liens, quelles identités et différences entre la montée du RN et le vote ayant conduit au Brexit par exemple ? Le mécontentement envers la dégradation de la situation économique, exprimé par les électeurs qui ont voté en faveur du « Leave », par exemple, est évident. Mais les études ethnographiques y ont également révélé une « privation nostalgique » [6] du sens de l’appartenance citoyenne qui n’est pas sans faire écho aux analyses de Faury. Le sentiment de ne pas être respecté socialement est susceptible d’alimenter une forme de ressentiment envers les élites, exploité par une offre électorale alternative et radicale. Une des hypothèses expliquant le populisme est alors que les individus qui sont en bas de l’échelle sociale ressentent une peur de tomber qui les pousse à mettre à distance les plus pauvres et les immigrants [7]. Ces croisements pourraient contribuer à un élargissement de la réflexion au-delà de la région considérée et de la société tout entière.
Si l’on se restreint à l’espace national, ce n’est pas tant l’opposition entre RN du Sud et RN du Nord, dont le vote serait plus enraciné dans des enjeux sociaux (Faury souligne les limites de ce qui pourrait apparaître comme une objection à sa thèse), mais les différentes modalités d’imbrication des motifs sociaux et xénophobes du vote RN selon les lieux et les groupes sociaux dont la prise en compte inviterait à prolonger son approche. L’analyse proposée part de groupes sociaux spécifiques, relativement protégés ; elle tranche avec les enquêtes ethnographiques qui montrent une adhésion directe et proprement idéologique aux valeurs de non-mixité exprimée par des segments élitaires. On pense notamment à l’enquête sur les clubs mondains de Bruno Cousin [8].
Elle tranche également avec les ressorts mis en lumière dans des enquêtes sur des populations plus reléguées, spatialement et socialement. On pourrait ainsi souligner l’attachement trahi à des valeurs ouvrières égalitaires mis en lumière par Florence Weber [9] ou la centralité des sociabilités amicales comme mécanisme de défense face à la raréfaction des opportunités d’emplois dans des petites villes de l’Est, soulignée par Benoît Coquard [10]. Ces travaux qui ont en commun de montrer l’hégémonie du RN montrent que des formes de clivage social se recomposent et que c’est sur celles-ci que le racisme se greffe et s’exprime, progressivement libéré par la normalisation de l’offre politique, c’est-à-dire du parti d’extrême droite, bien analysée dans un des derniers chapitres de l’ouvrage de Faury.
Faury souligne également, en prolongeant les analyses d’Alexis Spire [11], que les critiques se concentrent sur la fiscalité et la redistribution, notamment par des prestations d’assistance. Cet aspect réinscrit la racialisation dans le contexte d’une insécurité sociale structurelle et d’une dépossession nourrie par la protection sociale elle-même. Ce point invite d’ailleurs à une forme d’optimisme en soulignant que les formes de mise à distance les plus aiguës trouvent leurs racines dans certaines modalités (résiduelles) de construction de la protection sociale. Une action proprement sociale (et donc politique) peut ainsi être envisagée pour atténuer la force des préjugés qui s’expriment [12].
En lien avec cette crispation sur l’impôt et les privilégiés d’en bas, on peut noter que les formes proprement économiques de l’inégalité, pourtant béantes, sont relativement peu mises en cause par les enquêtés, sauf dans les cas extrêmes des super-riches qui exhibent leurs ressources dans la région, mais qui légitiment par contraste les formes plus ordinaires de la réussite économique. Pour les enquêtés, les éléments de distance culturelle (et notamment scolaire) sont les plus saillants dans le façonnement de leur vision du monde et de leur vote. Cependant, les ressources économiques comptent et comptent beaucoup, dès lors que les valeurs sont analysées non à partir du rejet, mais des aspirations positivement élaborées. Or celles-ci sont manifestement tournées vers les valeurs du pôle privé des élites sociales et les formes de réussite qui s’y rattachent. De ce point de vue, les crispations sur les (toutes) petites élites locales témoignent aussi de la solidité d’un système de valeurs où les dimensions économiques de la hiérarchie sociale sont à la fois valorisées et largement inaccessibles.
On conclura ce compte rendu en soulignant deux autres pistes de prolongement possibles. Le premier tient au croisement souhaitable des données quantitatives et qualitatives disponibles. Faury souligne à juste titre que la sociologie clinique qu’il déploie ne relève pas de la même démarche que l’analyse des variables et de leur poids relatif issue de l’exploitation secondaire d’enquêtes ou de panels. Or les travaux de Vincent Tiberj, mais aussi d’autres baromètres et enquêtes, font ressortir un progrès continu de la tolérance envers l’immigration, la droitisation s’opérant par l’offre politique (et médiatique) et non par les mouvements structurels de l’opinion [13]. Notons toutefois que le cadrage des débats sur l’immigration notamment a des effets mesurables sur le très court terme d’inversion de cette dynamique vers plus de tolérance [14]. Comme sur d’autres sujets, l’articulation du quantitatif et du qualitatif, de l’objectif et du subjectif apparaît comme un enjeu majeur pour contribuer à une analyse d’ensemble où les différents aspects de la réalité sociale, observables et mesurables, sont réintégrés.
Enfin, les formes de racialisation issues du groupe majoritaire pourraient être mises en relation avec les expériences minoritaires de la racialisation, celles-ci donnant lieu à des analyses avec lesquelles les résultats de Faury gagneraient à être articulées pour développer une approche pleinement relationnelle des processus en cause, saisis à partir de leur source, mais également de leurs effets et des formes d’appropriation de cette racialisation, que ce soit d’un point de vue sociologique [15] ou philosophique [16]. Ce croisement serait d’autant plus bienvenu qu’un ensemble des catégories d’analyse, comme celle de dépossession [17], s’applique aux configurations majoritaires et minoritaires et pourrait permettre de rendre compte des formes croisées de domination par lesquelles un ordre social où les services publics sont en déshérence ou en retrait [18], se délite. Ce délitement n’est cependant pas un désordre ou une forme d’anomie, mais bien la reconstitution d’un ordre, mais d’un ordre reposant sur la revendication décomplexée d’un pouvoir social et racial du groupe majoritaire.
par , le 4 juillet
Nicolas Duvoux, « Les ressorts racistes du vote RN », La Vie des idées , 4 juillet 2024. ISSN : 2105-3030. URL : https://booksandideas.net./Felicien-Faury-Des-electeurs-ordinaires
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[1] Julia Cagé, Thomas Piketty, Une histoire du conflit politique. Élections et inégalités en France, 1789-2022, Paris, Seuil, 2023.
[2] Voir entre autres « Le mythe de la dédiabolisation du FN ».
[3] Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet, Yasmine Siblot, La France des ‘petits-moyens’. Enquête sur la banlieue pavillonnaire, Paris, La Découverte, « Textes à l’appui / enquêtes de terrain », 2008.
[4] Nicolas Duvoux, L’avenir confisqué. Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine, Paris, Puf, 2023.
[5] Luc Boltanski, Arnaud Esquerre, Enrichissement. Une critique de la marchandise, Paris, Gallimard, 2017.
[6] Justin Gest, Tyler Reny, Jeremy Mayer, « Roots of the Radical Right : Nostalgic Deprivation in the United States and Britain », Comparative Political Studies, 2017, 51, 13, p. 1694-1719.
[7] Noam Gidron, Peter A. Hall, « Populism as a Problem of Social Integration », Comparative Political Studies, p. 5.
[8] Bruno Cousin, « Capital social et sociologie des grands cercles mondains », mémoire original d’habilitation à diriger des recherches, Université Paris-Saclay, 2022.
[9] Florence Weber, « L’exigence ouvrière d’égalité : mutations et résistances », in Nicolas Duvoux, Cédric Lomba, Où va la France populaire ?, La vie des idées / Puf, Paris, 2019.
[10] Benoît Coquard, Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin, Paris, La Découverte, « L’envers des faits », 2019.
[11] Alexis Spire, Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français, Paris, Seuil, 2018.
[12] Nicolas Duvoux, « Comment l’assistance chasse l’État social », Idées économiques et sociales, 2013/1, n°171, p. 10-17.
[13] Vincent Tiberj, La droitisation française : mythe et réalités, Paris, Puf, 2024.
[14] La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, Rapport annuel 2023 de la CNCDH.
[15] Solène Brun, Derrière le mythe métis. Enquête sur les couples mixtes et leurs descendants en France, Paris, La Découverte, 2024.
[16] Marie Garrau et Mickaëlle Provost, Expériences vécues du genre et de la race. Pour une phénoménologie critique, Paris, éditions de la Sorbonne, « Philosophies pratiques », 2022.
[17] Benoît Trépied, « Les jeunes kanaks vivent une forme de dépossession sociale et coloniale », Médiapart, 18 mai 2024.
[18] Nadège Vezinat, Le service public empêché, Paris, Puf, 2024.